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et observations grammaticales.
réimprimé sous le titre Armoiries des chevaliers de la table ronde. Tout y est imaginaire.
P. 17. Celui qui m’« outrera » n’est pas encore né. Celui qui me vaincra. Le mot vaincre, dur à conjuguer, justifie l’emploi de synonymes même vieillis, comme ici outrer dans le sens de vaincre, réduire à merci.
P. 17. Un sergent va dans le « moutier ». Ce mot se prenait pour église ou pour chapelle, aussi bien que pour monastère : dans ce dernier sens, on préférait même le mot religion.
P. 21. Et ce chevalier « félon ». L’Académie, qui me semble avoir prodigué les accents, peut être blâmée d’en avoir affublé félon, dont le radical français est fel : je n’ai jamais entendu prononcer félon. Il en est de même de l’accent qu’elle exige pour pèlerin.
P. 21. À l’entrée d’une « lande ». Plaine non cultivée, aride ou couverte de gazon.
P. 21. Vous avez fait que « vilain », comme « vous avez fait que sage ». C’est-à-dire « vous avez fait ainsi que vilain ferait. »
P. 21. Vous amenderez le méfait. Vous réparerez, vous compenserez. Bonne locution perdue. On dit encore dans un sens presque analogue : faire amende honorable.
P. 22. Vous êtes le meilleur « vassal » du monde. Le premier et le vrai sens de ce mot répond à chevalier, et non pas à tenancier d’un fief seigneurial. Messire Gauvain n’était pas de ces tenanciers. Le radical latin qu’on trouve dans la loi salique est vassus : on l’a rendu d’abord par vax, puis par vassal, noble chevalier. Dans nos chansons de geste et dans nos romans, Charlemagne et Artus sont fréquemment