Aller au contenu

Page:Paris, ou le livre des cent-et-un, Tome VI, 1832.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

légèrement de la tête, et, pour tacher de boue ses fins bas blancs, attend presque toujours le soir.

Elle travaille chez elle, loge en boutique ou va en ville. Elle est brunisseuse, brocheuse, plieuse de journaux, chamoiseuse, chamarreuse, blanchisseuse, gantière, passementière, teinturière, tapissière, mercière, bimbelotière, culottière., giletière, lingère, fleuriste ; elle confectionne des casquettes, coud les coiffes de chapeau, colorie les pains à cacheter et les étiquettes du marchand d’eau de Cologne ; brode en or, en argent, en soie, borde les chaussures, pique les bretelles, ébarbe ou natte les schalls, dévide le coton, l’arrondit en pelotes, découpe les rubans, façonne la cire ou la baleine en bouquets de fleurs, enchaîne les perles au tissu soyeux d’une bourse, polit l’argent, lustre les étoffes ; elle manie l’aiguille, les ciseaux, le poinçon, la lime, le battoir, le gravoir, le pinceau, la pierre sanguine, et dans une foule de travaux obscurs que les gens du monde ne connaissent pas même de nom, la pauvre grisette use péniblement sa jeunesse à gagner trente sous par jour, 547 fr. 50 centimes par an. Avec laquelle somme de cinq cent quarante-sept francs dix sous, il lui faut payer, si par fortune, elle est dans ses meubles :