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FRANÇOIS VILLON.

Grigny, à Moutonnier, à maître Jacques Raguier, à maître Jean Mautaint, à « son procureur » Fournier, à Jean Trouvé, au Chevalier du guet et aux piétons sous ses ordres, à Perrenet Marchant, à Jean le Loup et à Cholet, aux trois « pauvres orphelins » Colin Laurens, Girard Gossouin et Jean Marceau, aux deux « pauvres clercs » maître Guillaume Cotin et maître Thibaud de Vitry[1], aux « pigeons » pris en la trappe (enfermés au Châtelet), aux hôpitaux, aux vagabonds noctambules, à son barbier, à son savetier, à son fripier, aux Mendiants, aux Filles-Dieu et béguines, à Jean de la Garde, à un anonyme auquel il gardait rancune[2], à Mairebeuf, à Nicolas de Louviers.

Ces legs ont presque tous une forme éminemment facétieuse et fantaisiste ; il s’y cache déjà parfois une pensée plus profonde, mais ce qui y domine c’est la gaieté. Le premier est sérieux : en léguant à Guillaume de Villon sa renommée,

Qui en l’honneur de son nom bruit,

le poète veut lui prouver que les soins qu’il a donnés à l’écolier ne sont pas perdus, qu’il aura sa part dans la gloire déjà acquise au nom de Villon. Le second, adressé à sa maîtresse, est dans le goût conventionnel de la poésie d’amour imitée d’Alain Chartier ; mais il est gracieux : à celle, dit-il,

Qui si durement m’a chassé…
Je laisse mon cuer enchâssé,

  1. Cf. p. 36
  2. Il me paraît probable qu’il s’agit ici de ce Jean le Mardi qui accompagnait Philippe Sermoise dans l’échauffourée où ce dernier fut tué par Villon ; peut-être aussi est-ce le Noël Jolis auquel il ne témoigne pas moins d’hostilité dans le Testament.