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FRANÇOIS VILLON.

conques, choisis évidemment pour s'adapter le mieux possible, — ou, au contraire, le plus mal possible, — au caractère ou à la condition de chacun. Il lègue ainsi à Jean le Loup — déjà signalé dans le premier poème comme volant les canards dans les fossés de la ville — un chien pour prendre ces volailles et un long manteau pour les cacher ; — cent clous de gingembre à « l'orfèvre du Bois », pour un usage qui prouve qu'à côté de son honnête métier il en pratiquait un autre moins avouable ; et, plus innocemment, un panier de girofle à trois suppôts du prévôt de Paris ; — une épée au querelleur Cholet, une salade et deux guisarmes au frère Bande, non moins batailleur, tout carme qu'il fut, et à François de la Vacquerie un « haut gorgerin d'Ecossais », qui devait lui rappeler un incident ridicule de sa vie ; — à Mairebeuf et à Nicolas de Louviers des éperviers pour prendre des pluviers et des perdrix… chez la rôtisseuse ; — deux bassins et un coquemart au barbier de Bourg-la-Reine qui l'avait jadis si bien apastelé ; — à deux des « onze vingts sergents à pied » une banderole pour orner leurs chapeaux de feutre ; — une talemouse (tartelette) quotidienne à Jean Raguier ; — cent sous, qui leur tomberont du ciel comme la manne, et des guêtres de basane, à deux respectables bourgeois de Paris ; — un glaçon, qui lui tiendra chaud pendant l'hiver et lui assurera la fraîcheur pour tout l'été, à son barbier Colin Galerne ; — au scelleur de l'évêché, un sceau neuf, et aux auditeurs, des chaises percées ; — six hures de loup au capitaine Riou et à ses archers, et enfin, — le plus gracieux de ces