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L'ŒUVRE.

soupir, sous la grille de Meun ; — il autorise les valets et chambrières de bonne maison à faire ripaille la nuit quand leurs maîtres dorment ; — il trouverait bon que les pauvres filles honnêtes pussent profiter de « ce qui se perd » chez les Chartreux et les Célestins et dont ceux-ci ont trop ; — au « sénéchal », qui jadis paya ses dettes, il accorde de sa grâce le titre de maréchal « pour ferrer les oies et les canes » ; — à maître Lomer il fait le don d'être aimé des femmes, et gratuitement, mais de ne jamais pouvoir aimer lui-même, et à maître Jacques James celui de fiancer autant de femmes qu’il voudra, mais, malgré ses richesses, de n'arriver à en épouser aucune, allusion sans doute aux mésaventures successives du personnage dans ses velléités matrimoniales[1].

La nouveauté la plus frappante des legs du Testament, c'est que plusieurs consistent en pièces de vers insérées dans le poème. Il donne à sa mère la ballade à la Vierge, à « s'amie » une ballade d'amour, à « l’âme du bon feu Cotart » la fameuse ballade qui célèbre ses exploits bachiques, à Robert d’Estouteville la ballade sur son mariage, à André Gourault les Contredits de Franc Gontier, à la grosse Margot la ballade trop connue, aux enfants perdus — à la suite d'une « leçon » en huitains ordinaires — la ballade qui en est la conclusion. Il laisse encore une « ber-

  1. Rappelons encore qu'il donne la tour de Billy au seigneur de Grigny, auquel il avait jadis laissé Bicêtre et Nijon, et qu'il va jusqu'à faire un de ses légataires du « mont de Montmartre », auquel il « adjoint » le mont Valérien. Citons enfin le legs de Michaut du Four au Prince des Sots et du gros Marquet avec Philibert, comme pages, au Chevalier du guet.