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FRANÇOIS VILLON.

Une autre série de legs, dans laquelle le poète prétend moins encore disposer de choses qui lui appartiennent réellement, porte non sur des objets précis, mais sur des occupations, des fonctions ou des privilèges. Il octroie ainsi au bâtard de la Barre de nouvelles armoiries : trois dés plombés ou un joli jeu de cartes, et, s’il ne se conduit pas congrûment en société, la fièvre quartaine ; — aux Mendiants et aux béguines de Paris et d’Orléans il assigne de bonnes grasses soupes et des flans.

Et puis après, sous les courtines,
Parler de contemplacion ;


et il ajoute :

Si ne suis je pas[1] qui leur donne,
Mais de tous enfans sont[2] les meres,
Et Dieu, qui ainsi les guerdonne[3],
Pour qui souffrent peines ameres.
Il faut qu’ils vivent, les beaux peres,
Et mesmement ceux de Paris :
S’ilz font plaisir a nos commères,
Ilz aiment ainsi les maris.

A Mademoiselle des Bruyères, — avec laquelle il avait sans doute eu maille à partir dans l’affaire du « Pet au Diable », — et à ses « bachelières » il permet, « parce qu’elle sait bien sa Bible », de prêcher, suivant leur usage probablement, les filles un peu folles qu’elles essayaient de ramener au bien, comme des « salutistes » anticipées ; — en revanche il autorise Marion l’Idole et la grande Jeanne de Bretagne à tenir école publique de ce commerce qui se pratique en tous les lieux du monde, sinon, ajoute-t-il avec un

  1. Ce n’est pas moi.
  2. Ce sont.
  3. Récompense.