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Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/153

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cette forme religieuse, qui s’est localisée à la montagne de la Sibylle, où sans doute on ne logeait d’abord qu’une voyante et non une séductrice. Le voyage de Rome semble l’indiquer : des monts Sibyllins à Rome la route n’est pas longue, et on prétend même que, par un temps clair, on peut, de leurs hauteurs, apercevoir le dôme de Saint-Pierre. L’esprit du récit convient au génie italien, et nous avons vu que dès le XIVe siècle, et sans doute même dès le XIIIe, ce récit devait exister en Italie avec ses traits essentiels. La légende du Tannhäuser, telle qu’elle apparaît en Allemagne au XVe et au XVIe siècles, n’est donc pas d’origine allemande ; elle remonte à la légende du Monte della Sibilla, dont nous pouvons constater l’existence à une époque bien plus ancienne.


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La légende italienne n’est d’ailleurs, nous l’avons vu, que l’adaptation aux idées chrétiennes d’un thème antérieur au christianisme. Ce thème paraît de formation celtique, et il a dû être apporté en Italie, avec bien d’autres, des bords lointains de l’océan britannique. Il contient, si on veut le presser, un problème psychologique plus haut et plus vaste que la lutte de l’amour sensuel et de