Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/256

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m’en as donné que deux. — Je vais te donner le troisième, bien que tu n’aies pas su appliquer les deux premiers, » répondit l’oiseau. « Je ne suis pas moi-même aussi gros qu’un œuf ; comment puis-je avoir dans le corps un morceau d’or de cette grosseur : Voilà le troisième avis. Ayant ainsi parlé, il s’envola derrière les collines et disparut [1].

On voit que dans ces deux derniers contes encore le premier avis de l’oiseau a disparu, comme dans la Disciplina clericalis et le conte hindoustani [2], ainsi que la tentative de l’homme pour reprendre l’oiseau, qui en est inséparable. Cette circonstance semble bien indiquer que ces différentes versions ont une source commune, bien que d’autres considérations, où je ne puis entrer ici, fassent songer à une classification différente.

Notre parabole nous apparaît sous une forme bien plus éloignée des premières dans un recueil de fables arméniennes dont l’auteur supposé, le docteur Vartan, vivait au XIIIe siècle, et qu’on n’a encore ni fait connaître en entier, ni, ce qui en vaudrait bien la peine, étudié au point de vue des sources où il a été puisé. Le petit drame a lieu ici,

  1. Awarische Texte, herausgegeben von A. Schiefner (Saint-Pétersbourg, 1873, in-4o), n° XV, p. 101.
  2. Et aussi dans le conte persan cité plus haut, page 232, n° 1.