Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/263

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autant que peuvent l’être ceux que Prométhée a façonnés avec de l’argile trempée dans des larmes !


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De toutes les versions orientales que nous avons examinées, deux seulement ont pénétré en Europe au moyen âge, celle de Barlaam et Joasaph et celle de Pierre Alphonse. La première s’est transmise de livre en livre sans grande altération <ref> Le roman grec a été traduit en latin, sans doute vers le XIe siècle, sous le titre de Barlaam et Josaphat (le nom de Josaphat, connu par la Bible, remplaçant celui de Joasaph). De cette traduction latine, généralement fort exacte, dérivent diverses versions dans les différentes langues de l’Europe, dont je n’ai pas à parler ici, non plus que des compilateurs qui, comme Vincent de Beauvais ou l’auteur de la Legenda aurea, ont inséré, sous une forme plus ou moins abrégée, le texte latin tout entier. Mais je mentionnerai quelques recueils latins où notre conte a été admis isolément sous la forme qu’il a dans le Barlaam, parfois seulement un peu altérée. On le trouve ainsi dans Jacques de Vitri (ms. latin de la B. N. 17509, f. 30 d, où me le signale mon ami Paul Meyer) [cf. The Exempta of Jacques de Vitry, edited by T. F. Crane, p. 10 et p. 145], dans un manuscrit qui contient les apologues d’Odon de Sherrington (Hervieux, les Fabulistes latins, t. II, p. 195), dans les Gesta Romanorum (éd. Oesterley, n° 167), dans la Scala Celi, de Jean Junior (éd. d’Ulm, 1480, f° 16, v°) etc. Le Dialogus Creaturarum de Nicolaus Pergaminus se borne (éd. Graesse, p, 100) à y faire une rapide allusion. Je ne connais pas, en français, de version isolée de notre conte d’après le Barlaam, mais on en a publié trois en allemand, l’une de Boner, l’autre attribuée au Stricker, la troisiè