Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/266

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cela manque un peu de clarté, mais le premier traducteur a assurément mieux saisi en traduisant : « Garde bien ce que tu auras. »

De même que le conte du Barlaam, celui de la Disciplina a été séparé de l’ouvrage où il se trouve et recueilli isolément. Il est inutile d’insister sur les recueils latins où il est ainsi inséré [1] ; mais il faut dire un mot du gracieux petit poème de John Lydgate, moine anglais du XIVe siècle, The Chorle and the Bird. Lydgate dit expressément qu’il traduit d’après un paunflet (c’est-à-dire un petit livre) français qu’il vient de lire. On a dit à tort que la source de Lydgate était notre lai ; il ne l’a certainement pas connu. Il a puisé dans une traduction française de Pierre Alphonse, mais il est impossible de savoir si les changements considérables qu’on relève dans le détail

  1. Notons seulement le recueil des fables ésopiques de Camerarius, n° 261. Camerarius a enfermé les trois avis de l’oiseau dans cet hexamètre concis :
    Crede parum, tua serva, et quœ periere relinque.
    C’est la fable de Camerarius que Kirchhof (Wendunmuth, IV, 34) a traduite en allemand. A la Disciplina se rattache aussi la version de Hans Sachs (dont je ne connais d’ailleurs que le début cité par Schmidt), bien qu’il fasse de l’oiseau un rossignol. C’est aussi le récit de Pierre Alphonse qu’on retrouve en espagnol dans le Libro de los Exemplos, n° 253.