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Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/265

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L’autre traducteur, ici comme en d’autres cas, procède plus librement. Dès le début, il nous présente le propriétaire du jardin (quidam, dans le latin, uns preudom dans la première traduction [1]) comme un « païsant ». Il nous dépeint avec complaisance le charme du chant de l’oiselet ; il ajoute le détail que l’oiseau se prit au lacs quand il revint dans le jardin ; il insiste plus sur les marques de douleur données parle vilain, qui frappe ses deux poings l’un contre l’autre, pleure des yeux, soupire du cœur, bat sa poitrine et tire ses cheveux ; en revanche, il omet, et bien à tort, l’opposition relevée par l’oiseau entre son propre poids et celui qu’il avait attribué à la prétendue pierre précieuse, etc.. Voici les trois « manières de grant sens » qu’enseigne l’oiseau :

 
L’uns des sens qu’apprendre te dei
Est tels que tu ne creies pas
A tos les diz que tu orras ;
L’autre si est que tu avras
Ce que toens iert, ja n’i faldras ;
Li tierz que ne deis pas plorer
Ne ne te deis desconforter
Se perdu as aucune rien [2].


Il faut remarquer ici que le second des avis est visiblement mal traduit. Le latin donne : Quod tuum est semper habe [3] ;

  1. Il faut cependant noter que la première traduction l’appelle plus loin le « vilain », comme d’ailleurs Pierre Alphonse le désigne par le mot « rusticus. »
  2. Le chastoiement d’un père à son fils, traduction en vers de l’ouvrage de Pierre Alphonse, Paris, MDCCCXXIV, in-12, p. 134.
  3. Il est fort possible que le traducteur ait eu sous les yeux un manuscrit qui donnait ici habebis.