Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/283

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façon de penser et de sentir. N’employait-on pas alors des apologues de ce genre dans les circonstances les plus sérieuses et pour les applications les plus graves ? Pourquoi un prélat n’aurait-il pas cité au roi, pour le tirer de sa douleur, un « exemple » que le célèbre prédicateur Jacques de Vitri, et beaucoup d’autres après lui, ont inséré dans leurs sermons pour porter les âmes à la piété ? Cela me paraît d’autant plus admissible qu’Eudes Rigaut était un grand conteur d’histoires et avait même, paraît-il, composé des « livres de facéties », qui malheureusement ne nous sont pas parvenus. Il me plaît, quant à moi, de croire que les conseils du petit oiseau, apportés du fond de l’Inde, ont pu aider saint Louis à reprendre courage dans son chagrin ; il ne faut pas oublier d’ailleurs que la grande consolation que lui donne l’archevêque, c’est, naturellement, que son fils est en paradis.


Notre lai fut publié pour la première fois par Barbazan en 1756 [1] ; d’après cette édition Le Grand d’Aussy, en 1779, en donna une traduction abrégée, dans laquelle

  1. Le texte de Barbazan a été reproduit par Méon dans sa nouvelle édition des Fabliaux et Contes (Paris, 1808), 1.1, p. 114. Ce texte, sauf quelques erreurs, est lisible ; il s’appuie essentiellement sur le ms. C comparé çà et là avec A.