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Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/73

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périr avec Roland, et, notamment, à son « compagnon  » Olivier de Genève, nous ne savons s’ils ont réellement existé. Un seul est attesté comme personnage historique : c’est l’archevêque de Reims, Turpin. Mais ce prélat — dont on ne connaît d’ailleurs guère que le nom — mourut longtemps après 778 : nous ignorons les raisons qui ont amené les poètes à le faire figurer parmi les combattants et les morts de Roncevaux ; on peut croire toutefois qu’il faisait partie de l’expédition franque en Espagne.

Trois circonstances, dans le récit même, sont notables, en dehors de celles que j’ai déjà signalées. C’est l’arrière-garde de Charlemagne, commandée par des personnages de haut rang, qui est massacrée dans le passage des Pyrénées ; — l’armée de Charles, avertie, revient sur le lieu du combat, mais n’y trouve plus les ennemis ; — elle y arrive au moment où le soleil va se coucher. Ces trois traits si précis, communs à l’histoire et à l’épopée, ne peuvent venir à celle-ci que de l’impression directe des faits. Le dernier est particulièrement intéressant en ce qu’il nous montre à la fois le lien étroit de la chanson avec les faits historiques, et les altérations qu’elle a, en se renouvelant sans cesse, fait subir à la réalité. Le poème primitif racontait certainement, comme Einhard, que l’approche de la nuit