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DE L’AFRIQUE.

mort n’a point laissé de fils, ou que celui qu’il laisse ne soit point majeur, les grands de l’état se rassemblent, et défèrent le gouvernement au frère du monarque, ou à son plus proche parent, qui ne devient pas seulement régent et tuteur du jeune prince, mais véritablement roi.

Les revenus du gouvernement consistent dans les contributions qu’on lève au besoin sur le peuple, et dans les droits qu’on perçoit sur tout ce qui traverse le pays. Les voyageurs, qui vont des bords de la Gambie dans l’intérieur de l’Afrique, paient les droits en marchandises d’Europe, et à leur retour, ils les paient en fer natif et en schétoulou. Ces droits sont perçus dans chaque ville.

Médina[1], capitale du royaume de Woulli, est une ville dont l’enceinte est très-considérable, et contient de huit cents à mille maisons. Elle est fortifiée, comme les autres villes d’Afrique, par une haute muraille de terre, revêtue de pieux pointus et d’arbustes épineux. Mais l’entretien de la muraille est négligé, et la palissade souffre beaucoup de

  1. En arabe, Medina signifie ville. Les nègres emploient souvent ce mot, qu’ils ont sans doute emprunté des mahométans. (Note de l’auteur).