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DE L’AFRIQUE.

vis s’approchèrent l’un de l’autre, s’évitèrent, étendirent un bras pendant longtems ; enfin l’un d’eux s’élança et saisit son adversaire par le genou. Ils montrèrent tous les deux beaucoup d’intelligence et de jugement ; mais la force triompha. Je crois que très-peu d’européens auroient été en état de se mesurer avec le vainqueur. Il est nécessaire de remarquer que les combattans étoient animés par la musique d’un tambour, dont la cadence régloit assez bien leurs mouvemens.

La lutte fut suivie de la danse. Les danseurs étoient en grand nombre. Ils avoient tous de petits grelots autour de leurs bras et de leurs jambes, et leurs pas étoient réglés par le son du tambour. Celui qui battoit cet instrument, se servoit d’une baguette crochue qu’il tenoit dans sa main droite, et de tems en tes il employoit sa main gauche à amortir le son ; afin de varier la musique. Dans ces assemblées, le tambour sert aussi à maintenir l’ordre parmi les spectateurs, et pour cela on lui fait imiter le son de certaines phrases mandingues. Par exemple, avant de commencer la lutte, on le frappe de manière que l’assem-