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DE L’AFRIQUE.

tons des vêtemens de mes domestiques, et parurent vouloir pousser plus loin leurs outrages : mais je pris le parti de remonter à cheval et de quitter le village. Croira-t-on qu’une troupe de ces harpies me suivit plus d’un demi-mille !

Le soir nous arrivâmes à Soubrodouka. Notre caravane étoit nombreuse, car j’avois quatorze compagnons de voyage. Aussi nous achetâmes un mouton et beaucoup de maïs, pour notre souper. Après avoir mangé, nous nous couchâmes auprès de notre bagage ; et comme il y avoit beaucoup de rosée, nous passâmes une nuit fort désagréable.

Le 20 décembre, nous quittâmes Soubrodouka. À deux heures après-midi, nous arrivâmes dans un grand village, situé sur les bords du Falemé, qui, en cet endroit, est très-rapide et rempli de rochers. Les habitans étoient occupés à pêcher de diverses manières. Ils prenoient les gros poissons dans de longs paniers, faits avec des roseaux fendus, et placés dans le fort des courans qu’occasionnoient des rangs de pierres, avec lesquels on barroit la rivière, mais où on laissoit, de distance en distance, des passages, pour que l’eau s’y précipitât avec