lange au feu, & je reconnus de nouveau l’odeur du pain grillé.
Les Pommes de terre deſſéchées, comme je viens de le dire, ſe mettent en poudre fort aiſément ; l’amidon qu’elles contiennent paſſe le premier par le tamis, puis la partie fibreuſe : cette poudre, dont l’odeur & le goût ſont farineux, devient, comme la farine, un appas pour les ſouris & les rats qui la dévorent avec la même avidité ; elle n’a pas le toucher ni la légéreté de la farine, quelque fine qu’elle ſoit.
Comme on a coutume d’appeller farine la plûpart des ſubſtances nourriſſantes réduites en poudre, on me permettra de donner ce nom à la poudre de Pommes de terre. La farine donc de nos racines ſe conſerve long-tems ſans s’altérer ; elle étoit auſſi belle & auſſi bonne au bout d’une année que le premier jour, & je ne me ſuis jamais apperçu qu’au retour du Printems la germination s’y établît, & qu’elle