Page:Parmentier - Manière de faire le pain de pommes de terre, 1779.djvu/13

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la fabrication du pain y eſt très-défectueuse ; ſeroit-ce en Allemagne ? le pain de froment ne s’y fait pas mieux ; comment la converſion de la pomme de terre en pain blanc & bien levé, dont la manipulation eſt plus difficile que celle qu’exigent les grains eux-mêmes ; comment, dis-je, s’obtiendroit-elle auſſi aiſément dans des contrées où la boulangerie eſt encore au berceau ? Le même auteur obſerve, il est vrai, un peu plus haut, que le pain mélangé de farine de froment ou de ſeigle, & de pommes de terre, n’est pas du pain, mais une maſſe lourde & indigeſte : ce paſſage ne ſuffit-il pas pour prouver que le pain dont il s’agit, s’il exiſte, n’est qu’une galette noire & déteſtable. Priſonnier de guerre en Weſtphalie, j’ai vu & mangé de ce ſoi-diſant pain, mon palais s’en rappelle encore le ſouvenir ; le pain noir, mat & amer de ſarraſin, placé à côté, auroit pu paſſer pour du pain mollet.

Quant à M. le chevalier de Mustel, qui a rendu ſes prétentions publiques, les juges éclairés dans cette partie, n’ont pas manqué de les apprécier à leur juſte valeur ; cet auteur, dont les travaux méritent la reconnoiſſance des bons citoyens, n’a imprimé nulle part, qu’il eût jamais fait du pain de pommes de terre ſans mélange. Ceux qui ſe flattent de ſavoir ce qui en eſt, qui vont même