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ſur les Végétaux nouriſſans.

répandu dans les lieux les plus ingrats & les plus déſerts, une foule de Plantes qui, quoique mépriſables en apparence, ne récèlent pas moins dans leurs racines une nourriture à laquelle le beſoin les a ſouvent forcé d’avoir recours. Le zerumbeth, le ſouchet, le curcuma, ſont quelquefois des ſupplémens pour les Indiens ; pluſieurs peuples du Nord en cherchent dans les racines des différentes biſtortes ; les Kamtchadales ſe nourriſſent de chamenerion, les Lappons du genouillet, des chicoracées ; les Tartares Ruſſes de pimprenelles, de ſaxifrages ; enfin Gonſalva d’Oviedo qui a vécu long-temps dans les Indes orientales, nous aſſure que les habitans de pluſieurs provinces de ces vaſtes contrées, ne cultivoient jamais la terre, qu’ils ne ſubſiſtoient que de racines, avoient une population nombreuſe, & parvenoient à la plus grande vieilleſſe : Peut-être auſſi qu’une nourriture conſiſtante, ſolide & agreſte, contribue pour quelque choſe à la vigueur & au caractère ſauvage de ceux qui s’en alimentent.

Au moment où Céſar ſe diſpoſoit de livrer le premier combat à Pompée, II n’étoit guère