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des Pommes de terre.

conſtance, où il n’y aurait pas ſuffiſamment de grains pour fournir à la conſommation journalière, & que pour ſubſiſter il ne reſteroit que des pommes de terre en abondance : alors il ſeroit eſſentiel d’avoir de quoi les remplacer, puiſqu’il faut abſolument du pain à certains hommes, & que ſi l’aliment ne leur eſt pas préſenté en cet état, ils croient n’être pas nourris. Le peuple, en ceci comme en toute autre choſe, tient bien plus à la forme, qu’au fonds, ſur-tout dans les temps de détreſſe ; il veut ſa nourriture fondamentale & habituelle, ſous la figure accoutumée, quel qu’en ſoit l’état ſubſtantiel. On a vu dans les années calamiteuſes, des ſeigneurs bienfaiſans, faire préparer chez eux, & ſous les yeux des malheureux qu’ils avoient intention de ſoulager, de très-bon riz, qu’ils refusoient avec ce refrain : Ce n’eſt pas la du pain.

On ne doit pas, il eſt vrai, regarder toujours le bénéfice de changer la pomme de terre en pain, comme ſatiſfaiſant ſeu-