Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/136

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Renaissance


Avec le rêve ardent de ton regard cuivré,
Où l’âme des clartés rit de se voir plus belle,
Avec ta bouche en feu dans le duvet ambré
xxxxxxxxxxxDe ta lèvre rebelle ;

Avec ta peau halée, où l’orgueil de ton sang
Allume une étincelle héroïque et méchante,
Ton opulente voix au timbre éblouissant,
xxxxxxxxxxxComme de l’or qui chante ;

Ton nez d’oiseau rapace et ton masque indompté,
La force de tes mains féminines et minces.
Aux ongles acérés et pleins de volonté
xxxxxxxxxxxComme en portaient les princes,

Il te suffit de faire un geste aventureux,
Pour qu’il ait à mes yeux la soudaine puissance
D’évoquer en mon cœur, sous un ciel amoureux,
xxxxxxxxxxxToute la Renaissance !