Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/206

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La vieille parle au loin, et l’histoire s’achève
Au loin, dans un manoir, comme une fin de jour,
Tandis que dans un coin très vague, un rouet rêve
Comme un cœur de princesse exilé de l’amour.

Ô douceur ! Ô langueur ! Ce souvenir de choses
Qui ne furent jamais pour nous qu’en souvenir !
Ô jours si peu vécus, si plaintifs et si roses,
Et morts ! Si douces morts qu’on en voudrait mourir !

Quelqu’un, dans notre enfance, un prince, une princesse,
Que nous pleurons parfois, vainement rappelé
D’amour et de regret ! Quelqu’un de la tristesse,
Quelqu’un de bien-aimé, quelqu’un s’en est allé…