Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/207

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Où s’en vont les chemins


Par le vitrail, du haut de son manoir,
La belle enfant, la douce châtelaine,
Voit, là-bas, sur les routes, dans la plaine,
Un peu d’automne pourpre, un peu de soir.

Ô ces chemins, et ces routes lointaines !
Les bien-aimés s’en sont allés par là…
Ô les chemins ! Tout ce qui s’en alla,
Laissant ici les regrets et les peines !

La douce enfant ! Dans son regard profond,
Si lointain de regrets et de pensées,
C’est la douceur des pauvres délaissées,
Et leur douleur pour ceux-là qui s’en vont…

Ô les chemins ! Ils s’en vont de notre âme
Et s’enfoncent là-bas dans le passé…
Comme on est seul, comme on est délaissé !…
La souvenance appelle et nous réclame.