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Pureté


Un parfum doux et discret traîne
Dans l’alcôve de l’ange aimé ;
On n’entend au réduit fermé
Que l’heure lente qui s’égrène.

Tout est vague comme une mort :
L’enfant blonde de ma pensée,
Par le silence caressée,
Ferme ses grands yeux et s’endort.

Son visage a la candeur calme
D’une immuable chasteté ;
Son pur sourire est éventé
Par une occulte et lente palme

Mais soudain un profond baiser
Entr’ouvre les plis de son rêve,
Et dans une secousse brève
Qui semble la martyriser,