Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


À la Morgue


Dans la cave aux ombres troublantes
Tous ceux qui dorment étendus,
Tous ceux que des morts violentes
Pêle-mêle ont là confondus ;

Brûlés, broyés, noyés, pendus,
Voyous, escrocs, femmes galantes,
Dans la cave aux ombres troublantes
Tous ceux qui dorment étendus,
 
Parfois se dressent éperdus
Sur leurs couches sanguinolentes !…
— C’est quand, des Étoiles dolentes,
Ont filtré deux, trois pleurs perdus
Dans la cave aux ombres troublantes…