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Septembre


Dans son sang répandu l’Été blond agonise ;
Septembre psalmodie une antienne de mort,
Tandis qu’insoucieux le babil s’éternise
Des buissons pleins de nids et du flot qui s’endort.

Aux haleines du soir vibre cette musique
Comme un adieu suprême aux lèvres d’un amant,
Et des trèfles coupés vers le soleil phthisique
Un regain de senteurs monte confusément.

Le bois a pris des tons de cuivre. Les vieux chênes,
Songeant avec horreur aux froides nuits prochaines,
Penchent leur front altier qu’Octobre va meurtrir.

L’Été blond agonise au fond du ciel morose ;
Septembre à son chevet le contemple mourir
Et tristement effeuille une dernière rose.