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Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/53

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Adoration


Lys et roses, visage épanoui, chair fraîche,
Prunelles aux regards de feu si caressants,
Lèvres où le jour luit, palpitantes d’accents
Lents comme la Musique ou prompts comme la flèche,
Brûlez en mon esprit, vision rose et fraîche !
 
Chevelure où se jouent les frisons du soleil
Que mes regards n’ont pu supporter sans brûlure,
Ô molle, étourdissante et blonde chevelure,
Foyer d’astres ardents, torrent d’amour vermeil,
Oh ! submergez mon cœur, tumultueux soleil !

Ongles resplendissants de nacre et de lumière,
Mains fines aux douceurs étranges, bras sculptés
Par un artiste dieu, modeleur de beautés,
Grâce du corps passant la grâce coutumière,
Aveuglez mes yeux, flots de vivante lumière !

Ô forme impérissable, ô buste harmonieux,
Idéale poitrine aux lignes impassibles,
Taille onduleuse ainsi que les vagues flexibles,
J’ai pour vous un amour violent et pieux :
Fraîcheurs, soleil, lumière, ô corps harmonieux !