Tu ferois renuerſer l’effet de ton deſir :
Et meſme ie connois que ton impatience,
Ne me ſçauroit donner demy iour de ſilence :
Et ie vois bien encor à tes yeux languiſſans
Que tu dois accorder du repos à tes ſens.
Elle ſort vne phiole d’eau.
Boy, cher Endymion, de cette eau ſouueraine,
Que moi meſme puyſay dans la vraye fontaine
Du grand Dieu du ſommeil, lorſque dans ſes iardins
Il me permit de voir ces parterres diuins :
I’y vis cette eau ſacrée, & ie fus curieuſe,
Connoiſſant qu’elle eſtoit fi douce & precieuſe,
D’en demander au Dieu : lors il me fut permis
D’en prendre, & d’en donner à mes plus chers amis :
Tu connoiſtras mon fils combien elle eſt charmante :
Adieu, de tes ſouhaits ne perds rien que l’attente.
Elle luy donne la phiole.
Ie viendray t’éueiller lors qu’il en ſera temps,
Et rendray par mes faits tes ſaints deſirs contents.
Va donc te repoſer.
Apres de tels biens faits ?
Pour prix de mes trauaux que ton affection,
Et c’eft de te ſeruir toute ma paſſion.
Iſmene tu me rends ſans fin ton redeuable :
Repoſes toy mon fils.
O femme incomparable !