Page:Pascal - Les lettres de Blaise Pascal, edition Beaufreton, Crès 1922.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
I
DE BLAISE PASCAL A MADAME PERIER[1]
A Mademoiselle Perier la Conseillère,
à Clermont.

De Rouen, ce samedi dernier janvier 1643.

Ma chère ce sœur,

Je ne doute pas que vous n’ayez été bien en peine du long temps qu’il y a que vous n’avez reçu de nouvelles de ces quartiers ici. Mais je crois que vous vous serez bien doutés que le voyage des Elus[2] en a été la cause, comme en effet. Sans cela, je n’aurais pas manqué de vous écrire plus souvent. J’ai à te dire que, MM. les Commissaires étant à Gisors, mon père me fit aller faire un tour à Paris où je trouvai une lettre que tu m’écrivais, où tu me mandes que

  1. Publiée par Faugère, Pensées, fragments et lettres de Blaise Pascal ; Paris, 1844 ; t. I, p. 61. Gilberte Pascal, sœur aînée du grand écrivain, née en 1620, avait épousé en 1641 Florin Perier, conseiller en la Cour des Aides de Clermont. Rappelons que le nom de Madame était réservé aux personnes de condition noble.
  2. Officiers royaux subalternes, qui connaissaient en première instance de l’assiette des tailles, aides, subsides, et des différends qui y étaient relatifs. (Dict. de Furetière.)