Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/103

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me dans ce premier âge du monde ils se laissèrent emporter à toutes sortes de désordres, il y avait cependant des Saints, comme Énoch, Lamech, et d’autres qui attendaient en patience le Christ promis dès le commencement du monde. Ensuite Dieu a envoyé Noé, qui a vu la malice des hommes au plus haut degré ; et il l’a sauvé en noyant toute la terre par un miracle qui marquait assez, et le pouvoir qu’il avait de sauver le monde, et la volonté qu’il avait de le faire, et de faire naître de la femme celui qu’il avait promis. Ce miracle suffisait pour affermir l’espérance des hommes ; et la mémoire en étant encore assez fraîche parmi eux, Dieu fit ses promesses à Abraham qui était tout environné d’idolâtres, et il lui fit connaître le mystère du Messie qu’il devait envoyer. Au temps d’Isaac et de Jacob l’abomination était répandue sur toute la terre ; mais ces Saints vivaient en la foi ; et Jacob mourant, et bénissant ses enfants s’écrie par un transport qui