Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/335

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plus, au lieu qu’il y réside toujours durant cette vie, au moins quant à sa racine ; car les fruits du péché n’y sont pas toujours. Et cette malheureuse racine, qui en est inséparable pendant la vie, fait qu’il n’est pas permis de les honorer alors, puisqu’ils sont plutôt dignes d’être haïs. C’est pour cela que la mort est nécessaire pour mortifier entièrement cette malheureuse racine ; et c’est ce qui la rend souhaitable.

[§] Les élus ignoreront leurs vertus, et les réprouvés leurs crimes : Seigneur, diront les uns et les autresMatth. 23. 37 44., quand vous avons nous vu avoir faim  ? etc.

[§] Jésus-Christ n’a point voulu du témoignage des démons, ni de ceux qui n’avaient pas vocation ; mais de Dieu et de Jean Baptiste.

[§] En écrivant ma pensée, elle m’échappe quelquefois ; mais cela me fait souvenir de ma faiblesse, que j’oublie à toute heure ; ce qui m’instruit autant que ma pensée oubliée ; car je ne tends qu’à connaître mon néant.