Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/391

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La prière et les sacrifices sont un souverain remède à leurs peines. Mais une des plus solides et plus utiles charités envers les morts est de faire les choses qu’ils nous ordonneraient s’ils étaient encore au monde, et de nous mettre pour eux en l’état auquel ils nous souhaitent à présent.

Par cette pratique nous les faisons revivre en nous en quelque sorte, puisque ce sont leurs conseils qui sont encore vivants et agissants en nous : et comme les hérésiarques sont punis en l’autre vie des péchés auxquels ils ont engagé leurs sectateurs dans lesquels leur venin vit encore ; ainsi les morts sont récompensés outre leur propre mérite pour ceux auxquels ils ont donné suite par leurs conseils et leur exemple.

[§] L’homme est assurément trop infirme pour pouvoir juger sainement de la suite des choses futures. Espérons donc en Dieu, et ne nous fatiguons pas par des prévoyances indiscrètes et téméraires. Remettons