Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/58

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dît faire aux libertins, il n’en était nullement ému ; et quoi qu’il fût fort jeune, il les regardait comme des gens qui étaient dans ce faux principe que la raison humaine est au dessus de toutes choses, et qui ne connaissaient pas la nature de la foi.

Mais enfin après avoir ainsi passé sa jeunesse dans des occupations et des divertissements qui paraissaient assez innocents aux yeux du monde, Dieu le toucha de telle sorte, qu’il lui fit comprendre parfaitement que la Religion Chrétienne nous oblige à ne vivre que pour lui, et à n’avoir point d’autre objet que lui. Et cette vérité lui parut si évidente, si utile, et si nécessaire, qu’elle le fit résoudre de se retirer, et de