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MALADIES VIRULENTES 577

La mort par des développements exagérés de pus ;

La mort par la rage.

IV. Le bulbe rachidien d’une personne morte de rage, comme celui d’un animal quelconque également mort de rage, est toujours virulent.

V. Le virus rabique se rencontre non seulement dans le bulbe rachidien, mais, en outre, dans tout ou partie de l’encéphale.

On le trouve également localisé dans la moelle, et souvent dans toutes les parties de la moelle.

La virulence dans la moelle, soit supérieure, soit moyenne, soit lombaire, même tout près du chevelu, ne le cède en rien à la virulence de la matière du bulbe rachidien ou des parties de l’encéphale.

Tant que les matières de l’encéphale ou de la moelle ne sont pas envahies par la putréfaction, la virulence y persiste.

Nous avons pu conserver un cerveau rabique avec toute sa virulence, trois semaines durant, à une température voisine de 12°.

VI. Pour développer la rage rapidement et à coup sûr, il faut recourir à l’inoculation à la surface du cerveau, dans la cavité arachnoïdienne, à l’aide de la trépanation. On réalise également la double condition de la suppression d’une longue durée dans l’incubation et de l’apparition certaine du mal par ’inoculation du virus pur dans le système circulatoire sanguin.

Pour la mise en œuvre de ces méthodes, la coopération de M. Roux nous été aussi active que précieuse. Il a acquis une habileté assez grande pour que les accidents consécutifs aux traumatismes soient une très rare exception.

Par l’emploi de ces méthodes, si favorables à l’étude expérimentale de la maladie, la rage se déclare souvent au bout de six, huit et dix jours.

VII. La rage communiquée par injection de la matière rabique dans le système sanguin offre très fréquemment des caractères fort différents de ceux de la rage furieuse donnée par morsure ou par trépanation, et il est vraisemblable que beaucoup de cas de rage silencieuse ont dû échapper à l’observation. Dans les cas de rage qu’on pourrait appeler rages médullaires, les paralysies promptes sont nombreuses, la fureur souvent absente, les aboiements rabiques rares ; par contre, les démangeaisons sont parfois effroyables.

Les détails de nos expériences portent à croire que dans les inoculations par le système sanguin, telles que nous les avons déterminées, la moelle épinière est la première atteinte, c’est-à-dire que le virus s’y fixe et s’y multiplie tout d’abord.

VIII. L’inoculation, non suivie de mort, de la salive ou du sang de