Page:Pasteur - Sur les corpuscules organisés qui existent dans l’atmosphère, 1861.djvu/28

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Voulez-vous savoir avec quelle rapidité l’oxygène peut disparaître dans un de nos ballons, sous l’influence de la vie des petits infusoires ?

Le 2 juillet 1860, j’ai vu apparaître de petits bacteriums dans un ballon de 250 centimètres cubes, renfermant 80 centimètres cubes de liquide. Le 4 juillet, j’ai analysé l’air du ballon. Il renfermait :

Oxygène ................ 4,3
Acide carbonique ................ 11,3
Azote par différence ................ 84,4
100,0

Quoi qu’il en soit, je le reconnais, l’origine des gros infusoires est une question à examiner, qui exige des recherches particulières. Mais ne confondons pas des difficultés qu’un travail approprié résoudra facilement, avec des impossibilités, des objections radicales pouvant renverser toute une théorie.

Il y a dans le sujet une véritable objection, grave, sérieuse, capitale, à laquelle j’ai hâte d’arriver. Partisans et adversaires des générations spontanées, tout le monde admet que la plus petite quantité d’air commun mise au contact d’une infusion quelconque y détermine en peu de temps la naissance des mucédinées et des infusoires propres à cette infusion.

Cette manière de voir a toujours eu pour appui, au moins indirect, l’habitude prise et jugée indispensable par les observateurs, d’éloigner avec des précautions infinies, dans leurs expériences, l’accès de l’air ordinaire.

Dès lors les partisans des générations spontanées s’empressent de faire remarquer que si la plus minime portion d’air ordinaire développe des organismes dans une infusion bouillie quelconque, il faut de toute nécessité, au cas où ces organismes ne sont pas spon-