Page:Pasteur - Sur les corpuscules organisés qui existent dans l’atmosphère, 1861.djvu/34

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moisissures apparaître dans le liquide. Il est évident que c’est le mercure qui en avait apporté les germes.

Or c’est précisément là une des expériences de même ordre que celles que M. Pouchet avait produites lorsqu’il a soulevé de nouveau le débat sur la question des générations spontanées. Il renversait sur le mercure un ballon plein d’eau bouillante, y faisait passer un peu de foin qui avait été chauffé, puis de l’air calciné ou de l’air artificiel. Il avait des productions. C’est que le foin, lui dit-on, n’a pas été assez chauffé. Alors il le chauffa jusqu’à le carboniser. Il eut le même résultat. C’est, lui dit-on, que vous laissez rentrer de l’air ordinaire. Non. Là n’étaient pas les causes d’erreur. C’est le mercure qui apportait les germes, à son insu, et à l’insu de tout le monde. Supprimez en effet la cuve à mercure, et toutes les expériences prennent une netteté parfaite. Celles qui doivent réussir réussissent. Celles qui doivent échouer échouent. Il n’y a jamais d’exceptions, d’accidents quelconques, d’incertitudes d’aucune sorte.

Je m’aperçois, messieurs, que je me laisse trop aller au plaisir de répondre à l’intérêt que vous paraissez prendre à ces études. Le temps me presse, et j’avais encore plusieurs séries d’expériences à mettre sous vos yeux. J’aurais désiré vous parler de mes expériences sur le lait et en général sur les liquides légèrement alcalins. Vous auriez vu que dans ce cas une ébullition à 100° de deux à trois minutes ne suffit pas pour tuer les germes des infusoires-vibrions, ce qui fait que ces liquides se putréfient même en présence de l’air calciné. Mais il suffit d’élever de quelques degrés seulement la température de l’ébullition, pour que ces liquides se conservent intacts comme tous les autres en présence de l’air qui a été chauffé.

J’aurais désiré également vous parler des expériences