Page:Pasteur - Sur les corpuscules organisés qui existent dans l’atmosphère, 1861.djvu/7

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Needham, par la citation suivante, extraite des notes de Needham :

« Il ne me reste plus, dit Needham, qu’à parler de la dernière expérience de Spallanzani, qu’il regarde lui-même comme la seule de toute sa dissertation qui paraît avoir quelque force contre mes principes.

« Il a scellé hermétiquement dix-neuf vases remplis de différentes substances végétales, et il les a fait bouillir, ainsi fermés, pendant l’espace d’une heure. Mais de la façon qu’il a traité et mis à la torture ses dix-neuf infusions végétales, il est visible que non-seulement il a beaucoup affaibli, ou peut-être totalement anéanti la force végétative des substances infusées, mais aussi qu’il a entièrement corrompu, par les exhalaisons et par l’ardeur du feu, la petite portion d’air qui restait dans la partie vide de ses fioles.

« Voici donc ma dernière proposition et le résultat de tout mon travail en peu de mots : qu’il se serve, en renouvelant ses expériences, de substances suffisamment cuites pour détruire tous les prétendus germes qu’on croit attachés ou aux substances mêmes ou aux parois intérieures, ou flottants dans l’air du vase ; qu’il plonge ensuite ses vases, scellés hermétiquement, dans l’eau bouillante pendant quelques minutes, le temps seulement qu’il faut pour durcir un œuf de poule et pour faire périr les germes, et je réponds qu’il trouvera toujours de ces êtres vitaux microscopiques en nombre suffisant pour prouver mes principes. S’il ne trouve, à l’ouverture de ses vases, après les avoir laissés reposer le temps nécessaire à la génération de ces corps, rien de vital ni aucun signe de vie, en se conformant à ces conditions, j’abandonne mon système et je renonce à mes idées. C’est, je crois, tout ce qu’un adversaire judicieux peut exiger de moi. »