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DE LA TROISIÈME R A C E.

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(a) Abrogation de la Pragmatique Sanction (b). Y UD0V1CUS’, Dei gratiâ, Francorum Rex, tibi sanctissimo et beatissimo Patri / j nostro, Pjf Papœ secundo, obedientiam filialem et plenos devotionis affectus. Deum solum sÿentcs esse, * cujus providentiâ bene consulitur rebiis humanis, me-Hiisqut regna et urbes religione cingib atque defendi quàm armis et mœnibus, te, vicarium Dei viventis, eâ veneratione prosequunturc, ut sacra d præsertim in ecclesiasticis rebus monita % veluti vocem pastoris, audire, illisque parere promptâ mente velimus. Quapropter, beatissime Pater, etsi constitutio quoedam in regno nostro, quam Pragmaticam vocant, magno praelatorum conventu, magnâ temporis deliberatione conclusa fuerit, et jam callum obducens , quietum prope fixerit statum ; tu tamen tuis ad nos litteris illam à nostro regno auferri, explodi, abrogarique flagitas. Nobis quoque dilectus et fidelis consiliarius noster Joannes episcopus Atrebatensis, quem cum potestate legati de latere ad hoc regnum nostrum misisti, commemoravit { ea ad quae per ipsum tibi nostro nomine pollicenda, vovenda et promittenda g, nos, antequam regnum suscepissemus, religionis instinctus h quidam deduxerat (c). Nos nostra promissa ex equi, accedente moderatrice rerum Notes.

(a) Transerit sur Ia copie collationnée par Gaschier, maître des comptes à ce commis, étant aux archives de l’Empire. Voir aussl^ Harduini Concilia, tome IX , col. i64o, et le manuscrit de la Bibliothèque impériale, n° 844/, fol. 8, parmi les manuscrits de Béthune. Nous l’avons collationné encore sur la pièce 73 du registre 198 du Trésor des chartes. J’indiquerai à la marge les variantes, par H. C., pour le texte imprimé de la collection des Conciles du P. Hardouin ; par M. B., pour le manuscrit de Béthune ; et toujours par T. Ch., pour le Trésor des chartes.

Abrogatio pragmatica sanctionis, ad reqtiestam Pie Pape secundi, tel est le titre de la loi dans le Trésor des chartes. (b) S. Louis avoit donné, dans le XIII.* siècle, une pragmatique sanction ; elle confirma la liberté des élections, des collations, et tous les droits, toutes les franchises et , >

prérogatives de l’Eglise gallicane. Une seconde fut donnée par Charles VII, au mois de juillet 1438 ; on la trouve au tome XIII de ce Recueil, pages 267 et suivantes. Les modifications qu’on y avoit apportées aux dispositions du concile de Baie qui détruisoient les privilèges et les libertés dont 1 Eglise de France avoit toujours joui , déplurent à la cour de Rome , qui refusa de reconnoître cette loi, qui ne vit même en elle qu’un principe de confusion dans la hiérarchie ecclésiastique, un outrage à la papauté, une funeste hérésie. Cela n’empécha Tome XV.

pas Charles VII de la consacrer de nouveau, en 1453. E>e grands efforts furent tentés auprès de Louis XI, quand il monta sur le trône ; et Pie II, qui régnoit alors, en obtint la révocation de la pragmatique. Louis XI même, en la révoquant, ne lui épargne pas les qualifications défavorables que lui avoient déjà prodiguées les Pontifes romains ; il la déclare née dans des temps de schisme , ouvrage de la sédition, contraire à la divine autorité des Papes, et détruisant les plus saintes lois , &c. &c. Le Parlement de Paris ne se laissa pas entraîner par l’exemple du Roi ; et de concert avec l’Université, il réclama fortement Jes droits de l’Eglise gallicane, et ceux de l’Etat en général. Louis XI, malgré les éloges qu’il avoit reçus du Pape, n’insista pas long-temps , et on le vit lui-même, dans la suite de son règne, en i479> rétablir les principales dispositions de la pragmatique.

(c) On lit dans la collection des Conciles du P. Hardouin, tome IX,pages t’449 et IdS°• la lettre écrite, à ce sujet, par Pie II, à l’évêque d’Arras ; et immédiatement après, une bulle du même pontife, dans laquelle il rétracte solennellement l’opinion qu’il avoit eue au concile de Bâle : car, membre de cette assemblée, il avoit pensé qu’un concile étoit au-dessus d’un Pape ; et devenu Pape, ii ne croyoit plus à cette opinion, et anathématisoit ceux qui osoient y croire. Cette bulle , dans laquelle il cite alternativement Juvénal et S. Mathieu, mérite d’être lue. Bb

Louis XI,

à Tours,

le 47 Novem.

i46i.

  • esse n’est pas

dans H. C.

^ angi, H. C.

  • prosequimur,

H.C.M.B.T.Ch.

  • sacra tua, M.B.
  • merita, H. C.

t commemorave¬

rit, T. Ch.

  • expromittenda ,

H. cf.

h in se ritus, H.

C.