Page:Pastoret - Ordonnances des rois de France de la troisième race, tome 15.djvu/383

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300 Ordonnances des Rois de France

"■■■ furent à ladite porte Angevine, ledit Taget et aucuns autres de ladite assemblée Louis XI, des noms desqueix lesdits supplians ne sont recors, disrent telles parolles, 0ii à Tours, semblables en effect : «Alez partie d’entre vous devant Saint-Maurice et nous Décembre „ actendez, et entre, nous yrons devers les gens du conseil pour parler à eulx.» £( I^1* pour ce que sur heure ils oyrent dire que ie juge n’estoit plus en la ville, lesdits supplians , Jehan Taget, Jacques Rouault, ciergier , et autres, dont ils n’ont mémoire, alerent à l’ostel du lieutenant d’Angiers, auquel ledit Rouault parla le requérant qu’il voulsist venir au peuple qui estoit assemblé devant Saint-Maurice , et qu’il feroit bien, puisque le juge s’en estoit aie ; et lors estoit ledit lieutenant à une autre fenestre de sa maison, et s’en ala à une autre qui est sur la rue , et tout incontinent retourna à la fenestre où ledit Raoul avoit parlé à lui, et dist ledit lieutenant : « Je n’entens point cecy ; ils romperont tout chez » maistre Hardoin Fournier ; ils ont ja rompu les portes» ; dont lesdits supplians furent bien esbaiz et desplaisans , et s’en yssirent en la rue pour s’en aler à leur maison. Et quant ilz furent à l’ostel de Jacques Lecamus, lesdits Taget et Rouault disrent audit Gervaise, suppliant, qu’il alast veoir s’il pourroit cognoistre personne par qui il ies peust faire cesser ; à quoy ledit Gervaise obeyt volentiers, très-desplaisant du mai qu’ilz faisoient, et, en y alant, rencontra devant le palays d’Angiers ledit Raoul Lamouche, qui pareillement estoit très-desplaisant de celle besoigne, et s’entredisrent, lui et ledit Pinel, qu’ilz estoient destruiz ; et passa ledit Gervaise plus avant jusquez devant l’uys dudit maistre Hardoin, où il n’osa entrer, pour ce qu’il y voyoit très-grant nombre de menu peuple, dont ils ne cognoissoient rien, et rompoient tout, et en la rue avoient une pipe de vin defoncée par ung bout et levée devant ledit ostel , et en beuvoyent le vin ; et d’illec s’en ala ledit Pinel devant le chasteau d’Angiers, esperant y trouver ledit Taget et Rouault, que on disoit y estre alez, et cuidoit leur rapporter ledit Pinel ce qu’il avoit veu, et ne les trouva pas, et s’en ala par l’eschalle de pierre, où il trouva ledit Jehan Petit son gendre et Raoul Lamouche , et s’en alerent à vespres à ladite esglise de la Trinité. Et tout le sourpius d’icellui jour, lesdits gens ainsi assemblés, et Ja nuyt et le lendemain, ne cessèrent de faire bris, excez et violences, gast de biens , et plusieurs autres maulx en plusieurs lieux de ladite ville : mais lesdits supplians ne se y trouvèrent point autrement que dit est, mais ont esté et sont desplaisans, fors que le dimenche au soir, après souper, ils oyrent dire que lesdits malfaicteurs estoient chiez Pierre Heliouyn ; et y alerent iceulx supplians pour essayer à empescher le mal , et trouvèrent, entre autres, Raoullet, fort homme, qui estoit serviteur dudit Pinel, auquel ledit Pinel, suppliant, dist qu’il estoit mauvais ribault de faire telles choses, et lui deffendit que jamais ne se trouvast chez ledit Pinel ; et depuis, pour ledit cas, ledit fort homme a esté exécuté par justice en ladite ville d’Angiers : et lorsque ledit Pinel se prenoit à biasmer ledit fort homme et troys autres qui avec luy vouloient rompre l’ostel dudit Heliouyn, l’un d’eulx, nommé Regnault Hastinel, qui pareillement a esté exécuté pour ledit cas, se efforça de frapper ledit Gervaise Pinel, suppliant, d’une espée ; et illec arrivent lez autres de ladite assemblée en très-grant nombre, que lesdits supplians ne osèrent actendre et se retirèrent à leurs maisons, qui estoient illec près. Pour occasion desquelles commocions, assemblées et autres choses dessusdites, nous avons autrefois commis et envoyé en ladite ville d’Angiers nostre amé et féal conseiller et chambellan Bertrand de Beauneau , chevalier, seigneur de Precigny , et Jacques Fournier, nostre conseiller en nostre court de parlement, ausquels nous eussions donné puissance de corriger et pugnir les delinquans, convertir le cas criminel en cas civil, ainsi qu’ilz verront estre à faire, lesquelz nos conseillers ont en ladite commission vacqué et besoigné, à la venue desquelz commissaires lesdits supplians se absenterent pour ledit cas , et ont entendu que, par l’ordonnance de nosdits conseillers , ils avoient esté deslors adjournez à ban en ladite ville, à comparoir à troys briefs jours devant nosdits conseillers, sur peine de bannissement et confiscacion de corps et de biens et autres grielv es