Aller au contenu

Page:Pastoret - Ordonnances des rois de France de la troisième race, tome 19.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PRÉ F A CE.

xxxix

Valentinien III mourut en 45 5, et Maxime lui succéda. Un Gaulois illustre, Auvergnat d’origine, Avitus, remplaça Maxime, et, comme lui, ne fit que passer sur le trône (a). Déposé en 456, il laissa le sceptre entre les mains de Majorien, dont une remise générale des impôts signala l’arrivée à l’empire (b). Persuadé d’ailleurs qu’un des plus grands maux du fisc est la manière dont on exige les contributions, il rétablit l’ordre ancien pour leur levée, et en rendit l’inspection aux gouverneurs des provinces (c). Majorien vint dans les Gaules en 45 8 ; c’est alors que Sidoine Apollinaire, d’abord condamné par lui à payer une triple capitation ( d), et long-temps du parti contraire à celui de ce prince, le célébra en corrompant par la flatterie des éloges mérités (eJ. Une remise considérable sur les impôts dus ne fut pas son seul bienfait ; il réprima encore les exactions multipliées des officiers chargés de la levée des contributions (f ). Majorien mourut en 461. On sait à quelles guerres, à quelles révoltes, à quelles invasions la Gaule étoit alors livrée ; elles ne s’apaisèrent pas sous Sévère, son successeur, et qui ne le fut pas long-temps. En 467, Anthemius parvint à l’empire (g) ; et dès l’année suivante, nous voyons les Auvergnats députer à Rome pour solliciter encore une remise d’impôts (h). Nous ne retrouverons plus dans l’histoire de semblables députations ; car, peu d’années après, dès 477, l’Auvergne échappa aux Romains, comme une partie des Gaules leur avoit déjà échappé ; et, peu d’années après, Clovis ayant attaqué Syagrius, gouverneur au nom du peuple qui depuis près de cinq siècles les tenoit sous sa domination, une éclatante victoire seconda son courage, et en assura l’affranchissement (i). De l’Impôt sous les règnes de nos premiers Rois. Les Gaules étoient divisées en dix-sept provinces (k) ou gouvei nemens, avant le règne de Clovis. Ces provinces Γ’étoient en cités, dont chacune renfermoit, dans l’enceinte du territoire jusqu’où elle setendoit, une quantité plus ou moins

(a) Jornandès, De rebus Gothicis, p. 4 5 · Sidoine Apollinaire, carm. 5. Valesii res Franc ica, p. 217. Baronii Annales, p. 472 · Grégoire de Tours, ibidem.

(b) Code théodosien, nov. 4·

(c) Ibid., nov. 2.

(d) Voir ci-dessus, pag. ij et iij.

(e) Princeps, sic sacula poscunt,

Majorianus erit ; damant hoc sidera signis. (f) Code théodos., nov. 4 . titre iv.

(g) Sous son règne, le préfetdes Gaules considérable de petites villes, de

Arvande, accusé de vexations envers les habitans de la province qu’il administro», fut mandé à Rome et condamné à mort.

Sidoine Apollin., liv I.cr, épît. 7. Cuspinien, Fast., p. 454·

(h) Sidoine Apollin., liv. I.or, épît. p. (i) VoirProcope, G.goth.,liv. I.cr, et le second livre de Grégoire de Tours.

(k) Cette division 11e se conserva dans la suite que pour les provinces ecclésiastiques.