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Page:Pastoret - Ordonnances des rois de France de la troisième race, tome 19.djvu/52

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PRÉFACE.

xlix

Les ecclésiastiques étoient soumis à ce droit comme les autres sujets, envers le prince, envers ceux qui voyageoient en son nom, £t ceux aussi que les puissances étrangères députoient vers lui. Le roi de Perse (a) ayant envoyé des ambassadeurs à Charlemagne, plusieurs Français d’un rang élevé refusèrent de les recevoir : Charlemagne ôta aux abbés qui l’avoient fait ainsi leurs abbayes, aux comtes leurs gouvernemens, et il condamna les évêques à une très-forte amende, infinita pecunia (bJ.

Quand une fille du roi Chilpéric fut remise aux ambassadeurs des Goths, pour la conduire au prince quelle devoit épouser en Espagne, le cortège qui traversa la France fut reçu avec un grand appareil aux dépens des diverses cités. Chilpéric n’avoit pas permis qu’on payât rien du fisc royal : tout avoit dû être fourni par une contribution extraordinaire, à laquelle les pauvres mêmes se trouvèrent soumis (c). Nous ne placerons pas parmi les impôts sur les personnes cette obligation du service militaire, qui, à toutes les époques, et sous toutes les formes de gouvernement, fut considérée comme le devoir de tous, quelque inégalité et quelque sévérité qu’on ait pu mettre d’ailleurs dans son exercice (d) ; mais la corvée proprement dite fut exercée dans toute son étendue pour l’entretien des chemins, pour les travaux des champs, pour des cultures déterminées, pour les transports des produits, l’emploi des animaux qu’on avoit en sa possession, leur application particulière aux besoins de l’État ou de la cité (e). Nous avons rappelé ailleurs avec assez d’étendue la plupart de ces devoirs (f) ; on en trouvera plus d’une trace encore dans ce que nous dirons bientôt des contributions sur les denrées, sur les marchandises. Quant à la corvée, le rachat put être permis en la remplaçant par un tribut payé (g). 11 y eut quelques métiers que l’on soumit à une redevance annuelle ; le haut ban avoit ce caractère (h) : d’abord on l’acquittoit en nature (c’étoit un muid de vin, payable aux vendanges) ; il fut ensuite de six sols parisis (i) : parmi ces métiers étoient les boulangers, les regrattiers, les sauniers : un haut ban et demi ( p sols ) fut quelquefois imposé (k). (a) C’étoit alors Haroun al-Raschild. Les Arabes s’étoient emparés, dans le vu.’siècle, du royaume dePerse. VoirÎLginhard, tome V des Historiens de France, p. 95.

(b) Chronique de Saint-Gall, XII,

chap. xin.

(c) Grégoire de Tours, liv. VI, § 45* (d) On peut voir d’ailleurs ci-après les pages Ij et lviij, et la page viij de la première partie de ce Discours.

(e) Voir le Code théodosien, liv. XI, Tome XIX.

titre xvi, loi 4 ; de Foy, pag. η, 212 et 352. Dubos y joint, liv. I,er, chap. xm, tome I.cr, p. 141 » l’obligation de fournir des hommes pour recruter les troupes. (f) Pag. cxiij et suiv. du Discours préliminaire du tome XVI.

(g) Voir Laurière, à ce mot.

(h) Voir les glossaires de Ragueau et de Laurière, à ce mot.

(i ) Voir le tome I.*r des Ordonnances, p. 10, et du Cange, tome I.er, p. 1041. (k) Ordonnances, tome I.er, p. 25.

g