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bayreuth sous hitler

tendez les écrivains soupçonnés de quelque sympathie pour Israël.

On parle tout aussi durement des économistes de l’école libérale. On considère que, politiquement et économiquement, la plupart des dirigeants républicains furent inférieurs à leur tâche et trop souvent d’une moralité discutable ; les politiciens d’après guerre se laissaient acheter avec une facilité inconnue sous le régime impérial. La crise économique, qui accable l’Allemagne depuis bientôt cinq ans, a mis à nu les tares du capitalisme issu de l’école libérale. Les dirigeants politiques et économiques sont responsables, affirment mes interlocuteurs, du suréquipement de l’Allemagne et d’un incroyable gaspillage de capitaux, tranchons le mot, d’une lourde gabegie. La faillite du socialisme a été aussi complète que celle du libéralisme économique. Partant d’une idée absurde, l’égalité des hommes et des races, le marxisme a ruiné les bourgeois, les paysans et les ouvriers. Il a jeté sur le pavé six millions de chômeurs au bas mot.

Hitler apporte-t-il un remède ? Il le prétend. Le dictateur veut relever l’Allemagne par la moralité, l’honnêteté et le travail en s’appuyant, avant tout, sur l’agriculture. La race aryenne vivra désormais de la terre allemande : « Notre race et notre terre », telle est la devise. Hitler respectera l’héritage et la propriété privée, mais ne respectera peut-être pas le « travail des capitaux ». Il est dans sa doctrine de supprimer le prêt à intérêt et d’établir une sorte de monopole d’État sur les banques.

En somme, en Allemagne comme ailleurs, « l’économie dirigée », c’est-à-dire le contrôle de la production, de la circulation et de la distribution des richesses, veut à la fois se substituer à l’économie libérale défaillante et combattre le bolchevisme socialiste sous toutes ses formes. Il s’agit d’un empirisme nouveau, riche d’avenir, destiné à régénérer l’Allemagne et à conquérir le monde, qui nous ramène toutefois jusqu’à un certain point aux méthodes