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Page:Paul Féval L'Homme de fer.djvu/176

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respectueuse, écoutaient, chapeau bas et le chapelet à la main.

— Reine de Maurever, reprit l’ermite, sèche tes larmes, verse des parfums dans tes cheveux, mets tes plus beaux atours et monte à cheval. Chante dans ton âme le cantique d’actions de grâces !

— Mon fils ! mon fils ! s’écria Reine folle de joie, Dieu m’a-t-il gardé mon cher fils ?

— Rends-toi au havre de Cancale ; et attends sur le rivage.

— Et Berthe ?

L’ermite baissa la tête.

— Il fallait une femme pour tuer le Maudit ! murmura-t-il.

— Et Jeannine ?

— Accorde à ton fils sa première demande, et le bonheur reviendra dans ta maison.

Il éleva sa main tendue pour bénir Mme Reine et repassa le seuil de la cour.

Quelques minutes après, un cortège éclairé par des torches descendait vers le havre de Cancale où Mme Reine se rendait. La cavalcade allait silencieuse dans la nuit sombre. Les grands espoirs sont muets comme les douleurs profondes.