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49 cf
Infinitif construit

ל״א on a מְצֹא malgré יִמְצָא. Les verbes statifs, dont le futur est en a, ont donc presque tous l’inf. en , p. ex. שְׂנֹא, שְׁאֹל, שְׁמֹעַ, שְׂבֹעַ ; תֹּם, חֹם, רֹב.

Ainsi la forme קְטֹל est envahissante ; elle est devenue comme la forme propre de l’infinitif construit[1].

d Infinitifs construits qal avec finale féminine ◌ָה.

On trouve aussi au qal de certains verbes (en fait, presque uniquement de verbes statifs) un infinitif avec finale féminine ◌ָה, des types קַטְלָה, (d’où, par affaiblissement) קִטְלָה, et קָטְלָה (ou קֻ׳), parfois à côté de l’infinitif ordinaire.

Les exemples les plus fréquents sont : יִרְאָה craindre (aussi substantif : crainte) à côté de יְרֹא (deux fois seulement) ; אַֽהֲבָה aimer (aussi subst. : amour), une fois seult לֶֽאֱהֹב Eccl 3, 8. [Au contraire pour l’antonyme haïr l’inf. est ordinairement שְׂנֹא, p. ex. 2 S 19, 7 (où opposé à אַֽהֲבָה) ; on a seult deux fois la forme fém. (à l’état cst.), et cela dans deux cas où le sujet de l’action est au génitif (§ 124 g) : בְּשִׂנְאַת יְהֹוָה אֹתָ֫נוּ Dt 1, 27 ; מִשִּׂנְאָתוֹ אוֹתָם 9, 28]. La forme לִקְרַאת (toujours à l’état cst.) à la rencontre de, d’où, avec valeur prépositionnelle, au-devant de (du verbe קָרָא = קָרָה rencontrer § 78 k) est employée comme un substantif. — Infinitif féminin piel § 52 c.

e On trouve encore quelques rares infinitifs avec préformante מ (comme l’inf. מִקְטַל en araméen). Ces infinitifs aramaïsants semblent d’origine postérieure. Exemples : לְמִקְרָא הָֽעֵדָה Nb 10, 2 pour convoquer l’assemblée (partout ailleurs מִקְרָא est subst. : convocation) ; מַסַּע 10, 2 (Dt 10, 11 † ; le ◌ַ comme infinitif (cf. § 95 d) ; le subst. serait *מַסָּע) ; מַשָּׂא Nb 4, 24 ; 2 Ch 20, 25 ; 35, 3. Parfois la forme מִקְטָל a un sens plutôt substantival, p. ex. מַשָּׂא פָנִים וּמִקַּח־שֹׁ֫חַד 2 Ch 19, 7 acception de personnes et acceptation de cadeaux ; מִשְׁלֹחַ מָנוֹת Esth 9, 19 envoi de portions (ici forme miqtāl).

f Infinitifs קְטֹל, שְׁכַב avec les prépositions בְּ, כְּ, לְ. Quand la seconde radicale est une begadkefat, elle reste ordinairement rafé après בְּ et כְּ, p. ex. בִּנְפֹל Job 4, 13 ; כִּנְפֹל 2 S 3, 34 ; il y a quelques exceptions. Au contraire, après לְ elle devient explosive, par exemple לִנְפֹּל Ps 118, 13 ; לִשְׁכַּב Gn 34, 7 ; il y a quelques exceptions. Avec ל, qui

  1. Peut-être, en partie, à cause de la relation supposée entre קְטֹל et קָטוֹל.