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Participe et adjectif verbal

est beaucoup plus fréquent[1] devant l’inf. que בְּ, כְּ, et qui souvent a un sens très faible ou même nul, la forme aura été sentie comme formant une unité plus étroite[2]. Comparer, avec 1re gutturale, le type לַחְפֹּר § 68 e ; de même que cette forme avec shewa quiescent a pu être favorisée par le futur יַחְפֹּר, l’inf. לִקְטֹל avec shewa quiescent (au lieu du shewa moyen) a pu être favorisé par le futur יִקְטֹל.

§ 50. Participe et adjectif verbal.

a Le participe est actif ou passif (§ 40 b). Le participe actif se trouve dans les conjugaisons actives et réfléchies. Le participe passif se trouve dans les conjugaisons passives. De plus, dans la conjugaison qal, les verbes statifs peuvent avoir un adjectif verbal (§ 41 c).

b Qal. L’adjectif verbal a les formes qatil, qatul, p. ex. כָּבֵד, קָטֹן. C’est de ces formes nominales qu’on a fait les parfaits statifs, qui ne sont que des « adjectifs conjugués ». La forme nominale qatal, d’où l’on a tiré le parfait d’action קָטַל, ne se trouve employée comme adjectif verbal que dans les verbes ע״ו, p. ex. קָם se levant, où elle a supplanté le véritable participe (§ 80 d). L’adjectif verbal du type קָטֹן est très rare ; on trouve יָגֹר redoutant, בּוֹשׁ ayant honte, אוֹר brillant. L’adjectif verbal du type כָּבֵד est au contraire assez fréquent, p. ex. יָשֵׁן dormant, יָרֵא craignant. Mais il a été souvent supplanté par le participe actif, p. ex. אֹהֵב aimant, שׂנֵא haïssant (§ 41 c).

c Le participe actif a la forme primitive qātil, simple extension de la forme qatil par allongement de la 1re voyelle, d’où qọ̄tẹl, généralement écrit defective קֹטֵל (§ 7 c). Pour la flexion, cf. § g.

Le participe passif a la forme primitive qatūl, simple extension de la forme qatul par allongement de la 2e voyelle, d’où קָטוּל[3].

d Participium tantum. Assez souvent le participe קֹטֵל existe, alors que la conjugaison qal n’est pas attestée, p. ex. דֹּבֵר parlant (39 fois,

  1. Même raison de fréquence pour le cas de לֵאמֹר, à côté de בֶּֽאֱמֹר § 103 b.
  2. Remarquer qu’avec un subst. comme cst. דְּבַר on a toujours בִּדְבַר, כִּדְבַר, לִדְבַר, § 103 b.
  3. La forme קָטוּל représente seule actuellement la conjugaison du passif du qal. Il existe des restes d’un ancien participe du passif du qal : qutal > קֻטָּל § 58 b.