liaison, mais seulement un shewa prononcé (d’où le כ est toujours rafé, § 8 f), à savoir :
- 1) Devant כֶֿם le shewa prononcé est toujours moyen, p. ex. יִקְטָלְכֶם, קִטֶּלְכֶם[1], יִלְבַּשְׁכֶם.
- 2) Devant ךָֿ, en contexte, le shewa prononcé est moyen après u primitif qui devient ◌ָ, p. ex. יִקְטָלְךָ. Généralement aussi après i primitif qui devient ◌ֶ, p. ex. קִטֶּלְךָ[2], יְבָֽרֶכְךָ ; mais au parfait statif on a p. ex. אֲהֵֽבְךָ, שְׁאֵֽלְךָ (◌ֵ et shewa mobile).
Le shewa prononcé est mobile après a primitif, par exemple קְטָֽלְךָ ; exception : à la 3e p. f. sg. on a קְטָלַ֫תְךָ, avec shewa moyen (§ 62 d)[3].
Devant ךָֿ, en pause, il y a voyelle de liaison, à savoir, généralement ◌ֶ֑, p. ex. יִקְטְלֶ֑ךָ, קְטָלֶ֑ךָ (au parfait la forme attendue קְטָלָ֑ךְ est rare). Cet ◌ֶ֑ provient probablement du futur des verbes ל״ה : יִגְלֶ֑ךָ (dans les noms on a de même p. ex. שְׁמֶ֑ךָ § 94 c).
e Chute de voyelle devant suffixe, au futur (et à l’impératif), en syllabe ouverte. Les voyelles primitives u, i tombent, par exemple יִקְטֹל, יִקְטְלֵ֫נִי ; יְקַטֵּל, יְקַטְּלֵ֫נִי ; יִתֵּן, יִתְּנֵ֫נִי ; תֵּן, תְּנֵ֫הוּ ; au contraire la voyelle primitive a se maintient, p. ex. יִלְבַּשׁ, יִלְבָּשֵׁ֫נִי. Au parfait la voyelle primitive i tombe au piel, p. ex. קִטֵּל, קִטְּלַ֫נִי ; elle se maintient au qal (statif), p. ex. שְׁכֵחַ֫נִי (par nécessité) (cf. § 30 f).
f Suffixes avec נ énergique. Au futur (et à l’impératif) on trouve aussi une série de suffixes avec un נ appelé nun énergique ou encore épenthétique (= intercalé). Ce נ, à l’origine, indiquait probablement un certain sens énergique (comme en arabe)[4]. Mais actuellement il n’a plus de valeur sémantique ; il n’y a d’énergique que la prononciation. Les formes usuelles sont ◌ֶ֫נּוּ, ◌ֶ֫נָּה, ◌ֶ֫ךָּ.
L’origine du segol est discutée. Peut-être est-il né dans les formes avec ◌ָ, par tendance à l’harmonisation vocalique (cf. § 29 f) ; puis il se sera propagé aux autres formes (cf. Bauer-Leander, 1, p. 216),
- ↑ Au lieu du ◌ֶ, en cette position, on a parfois ◌ִ, p. ex. au futur 1 S 15, 6 אֹֽסִפְךָ (cf. Driver, in h. l.) ; Is 25, 1 ; Ps 30, 2 ; 145, 1 ; au participe Ex 38, 13 ; à l’infinitif Is 1, 15. Comp. dans les noms p. ex. שִׁמְךָ Ps 145, 1.
- ↑ Au lieu du ◌ֶ, en cette position, on a parfois ◌ִ, p. ex. au futur 1 S 15, 6 אֹֽסִפְךָ (cf. Driver, in h. l.) ; Is 25, 1 ; Ps 30, 2 ; 145, 1 ; au participe Ex 38, 13 ; à l’infinitif Is 1, 15. Comp. dans les noms p. ex. שִׁמְךָ Ps 145, 1.
- ↑ Opposer, dans les noms, p. ex. מַלְכָּֽתְךָ ta reine.
- ↑ En arabe le futur emphatique est en anna ou en an. En hébreu les formes s’expliquent plus facilement en supposant un seul n : e̦nhu > e̦nnu, e̦nhå > e̦nnå, e̦nkå > e̦kkå.