c 2e voyelle. Dans le verbe אָכַל la seconde voyelle primitive du futur est u (cf. aram. bibl. יֵאכֻל, arabe i̯aʾkul), comme cela ressort de l’impératif אֱכֹל[1] (comp. אֱמֹר). À la 1re personne, au stade *ʾọ̄kọl les deux voyelles se trouvaient avoir la même couleur ; par suite le second ọ a été dissimilé en ẹ, d’où אֹכֵל (qui est la forme pausale), § 29 h.
d Variations de la 2e voyelle. Cette nouvelle voyelle ẹ, qui a supplanté la voyelle primitive u (> ọ) est la voyelle normale dans אָכַל, אָמַר, אָבַד. Elle peut s’affaiblir à deux degrés : en ◌ַ (affaiblissement mineur) et en ◌ֶ (affaiblissement majeur) ; cf. § 29 d.
La voyelle ◌ֵ ne se maintient qu’en grande pause, et encore pas toujours. On a יֹאכֵ֑ל, יֹאבֵ֑ד, תֹּאמֵ֑ר (2 f.) ; mais יֹאמַ֑ר, וַיֹּאמַ֑ר[2].
L’affaiblissement majeur de ◌ֵ en ◌ֶ ne se trouve que dans וַיֹּ֫אמֶר, probablement à cause de l’extrême usage de cette forme[3]. Au contraire on a וַיֹּ֫אכַל (pour le verbe אבד pas d’exemple).
L’affaiblissement mineur de ◌ֵ en ◌ַ se trouve dans les autres cas : יֹאכַל, יֹאמַר, יֹאבַד.
La voyelle ◌ַ est donc la voyelle ordinaire.
De tout ceci il ressort que :
- La voy. tonique en grande pause est ◌ֵ֑ ; exception יֹאמַ֑ר, וַיֹּאמַ֑ר.
- La voyelle tonique en dehors de la grande pause est ◌ַ֫.
- La voyelle posttonique est ◌֫◌ַ ou ◌֫◌ֶ.
e Les différences de traitement de la 2e voyelle entre les deux futurs יאכל et יאמר peuvent se résumer ainsi, en distinguant trois degrés (fort, moyen, faible) de prononciation :
Degré fort | Degré moyen | Degré faible |
---|---|---|
יֹאכֵ֑ל | יֹאכַל | וַיֹּ֫אכַל |
יֹאמַ֑ר | יֹאמַר | וַיֹּ֫אמֶר |
fém. תֹּאמֵ֑ר (2 f.) | יֹ֫אבַד |
f En dehors du qal, א est rarement quiescent, p. ex. אֹבִ֫ידָה Jér 46, 8 je veux perdre ; nifal נֹֽאחֲזוּ Nb 32, 30 ; Jos 22, 9.