Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/100

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vert en lignes parallèles : cela fait une plate-forme. On allume dessus le feu de bois sec, puis on répand des branches de pin de chaque côté sur lesquelles on s’étend les pieds vers le feu. Les poutres parallèles brûlent rarement en une nuit, mais les cendres et la chaleur forment de suite un trou profond dans le foyer ; et dans ce trou de six ou sept pieds tomba, en dormant, un Iroquois de notre troupe qui s’était trop approché. Ses cris m’éveillèrent, et après un bon rire, nous le tirâmes sain et sauf de son tombeau.

12 novembre. — Nous atteignons l’endroit appelé l’Éminence du pays. Il y a là un petit lac nommé le Bol de punch du Comité ; c’est la source de l’un des bras de, la Columbia, à l’ouest des montagnes, et de l’Athabasca à l’est. Il mesure trois quarts de mille de circonférence, et il est remarquable comme origine de deux aussi puissants fleuves dont l’un se jette dans l’océan Pacifique, et l’autre dans la mer Arctique. Nous campons sur les bords du lac par un froid terrible.

13 novembre. — Le lac étant gelé à une bonne profondeur, nous le traversons à pied, et bientôt après nous commençons à descendre la grande côte, après avoir monté pendant sept jours de suite. La descente était si roide que nous mettons un jour seulement à atteindre la hauteur correspondante de Jasper-House. C’est un travail fort difficile avec les raquettes à neige, surtout pour les hommes qui perdent pied sans cesse et dont les charges glissent en bas de la côte. Quelques-uns prennent le parti de laisser rouler les paquets qui ne risquent rien. En bas, nous trouvons huit hommes que M. Gillveray et le guide nous envoient pour nous aider jusqu’au campement de bateau, et nous campons ensemble.