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Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/108

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M. Douglas, Casanov lui dit, en s’excusant, que l’homme méritait la mort suivant les lois de la tribu, qui, ainsi que les blancs, proportionne le châtiment à la faute. Le crime commis était un des plus graves, c’est-à-dire le vol d’un des canots sacrés d’un tombeau. M. Douglas, après une sévère réprimande, le laissa partir avec le cadavre.

Casanov, peu de temps après cet événement, perdit son fils unique et l’enterra dans l’enceinte du fort. Il était mort de consomption, maladie très-commune chez les Indiens, et qui vient sans aucun doute de ce qu’ils sont exposés constamment aux vicissitudes des saisons. La bière fut faite assez grande pour contenir tous les objets supposés nécessaires pour son confort dans le monde des esprits. Le chapelain du fort fit la cérémonie habituelle sur la tombe, et Casanov rentra dans sa case, où le soir même, comme je le raconte plus loin, il attenta à la vie de la mère de son enfant, qui était la fille d’un grand chef, généralement appelé roi Comeomly. Il est fait allusion à ce chef dans l’Astoria de Washington Irving. La femme de Casanov avait précédemment été mariée avec un certain Medougald qui l’avait achetée de son père, disait-on, pour le prix énorme de dix articles à choisir dans les marchandises qui se trouvaient alors au fort Astoria, tels que fusils, couvertures, couteaux, haches, etc. Comeomly se conduisit, dans cette occasion, avec une libéralité inattendue, car il étendit sur son chemin, du canot au fort, un véritable tapis de peaux de loutres de mer, abondantes et estimées dans ce temps-là, devenues rares aujourd’hui ; il les lui donna comme une dot qui surpassait de beaucoup la valeur des objets qui pour un Indien représentaient les mérites d’une femme. Quand