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Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/109

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Medougald quitta le pays des Indiens, elle devint la femme de Casanov.

C’est une opinion répandue parmi les chefs qu’eux et leurs fils ont trop d’importance pour mourir d’une manière naturelle ; à quelque époque que l’événement arrive, ils l’attribuent à la mauvaise influence exercée par quelque autre individu qu’ils désignent souvent de la manière la plus capricieuse ; le plus souvent ils font tomber leur choix sur les personnes qui leur sont les plus chères. La personne ainsi choisie est sacrifiée sans hésitation. Cette fois-là, Casanov prit pour victime la mère affligée, quoique pendant la maladie de son fils elle eût été la plus assidue et la plus dévouée servante, et que de ses diverses femmes, elle fût celle qu’il aimât le plus. Mais c’est la croyance générale des Indiens de l’ouest des montagnes que plus la perte qu’ils s’infligent à eux-mêmes est grande, plus la manifestation de leur douleur est agréable à l’âme du défunt. Casanov me fit connaître la raison intime de son désir de tuer sa femme : elle avait été si bien l’esclave de son fils, si nécessaire à son bonheur et à son bien-être dans ce monde, qu’il devait l’envoyer avec lui pour qu’elle l’accompagnât dans son long voyage. Néanmoins la pauvre mère parvint à s’enfuir dans les bois et à se rendre le lendemain matin au fort, où elle implora protection. Elle se tint, en conséquence, cachée pendant quelques jours jusqu’à ce que ses parents eussent fixé leur résidence et la sienne à Chinook-Point. En ce même temps, une femme fut trouvée assassinée dans les bois ; on attribua universellement ce meurtre à Casanov ou à quelqu’un de ses émissaires.

Je dois mentionner un fait pénible qui se produisit sur les bords de la rivière Thompson, dans la nouvelle